La question de l’augmentation des coûts de l’énergie est au cœur des préoccupations des collectivités, menaçant parfois l’équilibre des budgets. Dans le Pas-de-Calais, elles sont nombreuses à avoir souscrit aux groupements d’achats proposés par la FDE62 en matière d’électricité et de gaz, leur permettant ainsi d’avoir accès à des tarifs compétitifs. A l’invitation de l’AMF62, Michel SERGENT, Président de la FDE62, et Frédéric HOCEPIED, Directeur, ont fait le point samedi 8 avril dernier sur les différents marchés en cours et sur les conséquences de l’augmentation des prix sur ces derniers.
Les marchés électricité
Concernant l’électricité tout d’abord, deux marchés sont proposés par la FDE62. Le premier concerne les sites d’une puissance supérieure à 36 kVA, et le second les sites d’une puissance inférieure ou égale à 36kVA.
Sites d’une puissance supérieure à 36kVA : prix fixe garanti jusqu’à fin 2024
Débuté le 1er novembre 2021 et en cours jusqu’au 31 décembre 2024, le premier marché, conclu avec Total Energies, concerne 981 membres et 1380 sites. Il a permis à ces derniers d’être préservés de l’augmentation des prix de l’électricité et même de réaliser des économies non négligeables. En effet, alors que le prix du MWh a connu une forte évolution (de 50€ en 2019 à 1130€ en août dernier avant une baisse), le tarif appliqué aux membres du groupement est resté fixe. En 2022, c’est ainsi une économie de l’ordre de 31 500 00€ qui a pu être réalisée à l’échelle de l’ensemble des membres du marché.
Sites d’une puissance inférieure ou égale à 36 kVA : après des économies réalisées sur la période 2020-2023, vers une augmentation inéluctable de des tarifs
Le second marché (sites d’une puissance inférieure ou égale à 36 kVA), conclut avec EDF, s’est quant à lui terminé le 31 décembre dernier. Grâce à un tarif fixe à 52€/MWh pour le volet « bâtiments » et à 47€/MWh pour le volet éclairage public pour les années 2020, 2021 et 2022, il a permis à ses 981 membres de réaliser une économie de l’ordre de 28 000 000€.
A l’issue de ce marché, les membres se sont vu présenter deux possibilités : le retour au Tarif Réglementé de Vente (sous conditions d’éligibilité : mois de 10 équivalents temps plein et moins de 2 millions de recettes de fonctionnement), conseillé par la FDE62, ou rester dans le nouveau marché conclut dans un contexte exceptionnel. 619 membres dont 558 communes ont fait le premier choix. Le nouveau marché comporte 377 membres.
Le fournisseur d’énergie retenu pour le nouveau marché est EDF pour une durée de 3 ans. Il permet une validité des prix sur 1 an. Ceux-ci seront transmis chaque année fin décembre pour l’année suivante.
Mais le contexte exceptionnel dans lequel ce marché a été négocié ne permettant pas d’obtenir des tarifs aussi avantageux que le précédent marché, les membres verront nécessairement leur facture augmenter. A titre d’exemple, il faudra compter, pour une armoire d’éclairage public d’une puissance de 1,8 kVA et d’une consommation de 7 400kWh/an, 1 225€ en 2023 contre 872€ en 2022 soit une facture multipliée par 1,41. Pour un bâtiment d’une puissance de 30 kVA et d’une consommation de 36 000 kWh/an, 12 500€ avec l’amortisseur de l’État en 2023 contre 5 235€ en 2022.
Les communes éligibles ayant fait le choix d’être soumises au Tarif Réglementé de vente verront également leur facture augmenter. En effet, le TRV 2023 est en augmentation de 15% par rapport au TRV 2022, mais cette hausse est à relativiser du fait que le prix du précédent marché auquel ces communes avaient souscrit via la FDE62 était inférieur au prix du TRV en 2022. Ainsi, les factures seront en moyenne multipliée par 1,53. A titre d’exemple, pour une armoire d’éclairage public d’une puissance de 1,8 kVA et d’une consommation de 7 400 kWh/an, il faudra compter 1 431€ en 2023 contre 872€ en 2022. Pour un bâtiment d’une puissance de 30 kVA et d’une consommation de 36 000 kWh/an, 7 900€ en 2023 contre 5 235€ en 2022.
Le marché gaz naturel
Le groupement de commande gaz naturel, qui concerne 369 membres et 2 029 sites, en cours depuis le 1er janvier 2021, permet quant à lui de garantir un prix fixe jusqu’au 31 décembre prochain, date à laquelle il devra être renouvelé selon des conditions qui seront présentées prochainement. Dans un contexte d’explosion du prix des énergies dont le gaz naturel, ce prix fixe a permis une économie de l’ordre de 20 500 000€ sur les années 2021 et 2022.