La réforme des retraites de 2023 a réintroduit le dispositif de retraite progressive dans la fonction publique, anciennement connu sous le nom de cessation progressive d’activité (CPA) et supprimé en 2011. Ce dispositif permet aux agents de réduire progressivement leur activité tout en percevant une partie de leur pension. Jusqu’à présent, il était accessible deux ans avant l’âge légal de départ, sous réserve de justifier d’au moins cent cinquante trimestres de cotisations.
Un décret publié le 23 juillet 2025 vient assouplir ces conditions. À compter du 1er septembre 2025, la retraite progressive sera ouverte à tout agent ayant atteint l’âge de 60 ans. Cette mesure aligne la fonction publique territoriale sur les autres versants de la fonction publique et sur le secteur privé, où un accord national interprofessionnel de novembre 2024 avait déjà introduit cette évolution.
Pour en bénéficier, les agents devront donc avoir atteint l’âge requis et justifier d’au moins 150 trimestres cotisés tous régimes confondus. Ils devront également exercer une activité à temps partiel comprise entre 50 et 90%, sauf pour les agents à temps non complet ou incomplet, qui ne sont pas soumis à cette contrainte.
L’abaissement de l’âge d’accès à la retraite progressive représente une avancée sociale pour les agents, mais l’AMF regrette qu’aucune concertation n’ait été menée avec les associations d’élus avant la publication du décret. Les conséquences de cette mesure sur l’organisation des services, notamment dans les petites collectivités, ainsi que sur la situation financière de la CNRACL, apparaissent encore insuffisamment clarifiées.
Cette nouvelle disposition peut constituer une opportunité pour les agents souhaitant adapter progressivement leur rythme en fin de carrière. Elle suppose toutefois une anticipation attentive de la part des employeurs territoriaux afin d’assurer la continuité du service public et de maîtriser les éventuelles incidences financières.
