Le gouvernement a annoncé une revalorisation de 2 % de la Prestation de service unique (PSU), dispositif essentiel au financement des crèches. Une mesure attendue par les communes, qui font face à l’augmentation des coûts de fonctionnement et à la pénurie de professionnels de la petite enfance. Cette revalorisation, rétroactive pour l’année 2025, constitue un premier soutien dans un contexte de transformation profonde du service public de la petite enfance.
Une revalorisation qui répond à une situation critique
Les 12 815 établissements d’accueil du jeune enfant financés par la PSU – dont une majorité gérée par les collectivités – traversent depuis plusieurs années une crise marquée par une hausse continue des charges et des difficultés de recrutement.
Dans ce contexte, l’annonce de la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, apporte une bouffée d’oxygène : la PSU sera revalorisée de 2 %, avec un versement rétroactif sur l’ensemble de l’année 2025. Les Caisses d’allocations familiales réviseront les subventions dès début 2026.
Cette décision s’inscrit dans la continuité de la réforme du mode de calcul de la PSU entrée en vigueur le 1er janvier 2025, qui visait déjà à réduire les effets de seuils dans le financement des établissements d’accueil du jeune enfant.
Une mesure indispensable mais insuffisante pour les collectivités
Si la revalorisation est saluée, elle ne règle pas toutes les difficultés rencontrées par les communes. Beaucoup peinent à maintenir les capacités d’accueil existantes, encore davantage à en créer de nouvelles.
Les coûts de fonctionnement augmentent plus vite que les moyens alloués, et la pénurie de professionnels demeure le principal frein à la création de nouveaux berceaux.
L’AMF nationale, soutenue par l’AMF62, rappelle d’ailleurs que la tarification à l’heure fragilise les gestionnaires en rendant les recettes instables. Elle demande une réflexion sur un retour progressif à une facturation au forfait, plus juste et plus favorable à la qualité de l’accueil.
Le service public de la petite enfance : de nouvelles obligations pour les communes
Depuis 2025, le Service public de la petite enfance (SPPE) est entré en vigueur, faisant des communes les autorités organisatrices de l’accueil du jeune enfant.
Mais cette montée en responsabilités n’est pas accompagnée de moyens suffisants. Les inquiétudes des élus locaux face à des obligations parfois difficilement tenables :
- Les communes de plus de 10 000 habitants doivent disposer d’un relais petite enfance d’ici le 1er janvier prochain.
- Les coûts de fonctionnement augmentent alors que les aides ne suivent pas.
- La pénurie de professionnels fragilise la continuité de service et la qualité de l’accueil.
Les acteurs de terrain appellent également à des mesures exceptionnelles en matière de formation et d’attractivité des métiers, tout en maintenant les niveaux de qualification indispensables à un accueil sécurisé et de qualité.
Des demandes fortes de l’AMF
Dans ce cadre, l’AMF plaide pour :
- La réaffectation des crédits non consommés de la CNAF vers des aides au fonctionnement.
- Le maintien d’un encadrement qualifié dans les EAJE.
- Une prise en compte réelle des coûts supportés par les communes dans la mise en œuvre du SPPE.
- La poursuite de la revalorisation des financements dédiés à la petite enfance.
La mise en œuvre du service public de la petite enfance et la question du financement des crèches continueront de mobiliser l’AMF dans les mois à venir.
