À quinze jours de la conférence nationale « Ambition France Transports », un sondage Harris Interactive commandé par le ministère des Transports confirme les fortes attentes des Français en matière d’investissements dans les infrastructures de mobilité. Ces résultats viennent conforter les alertes portées par l’Association des Maires de France, notamment sur l’urgence de soutenir les collectivités locales dans l’entretien du réseau routier.
Routes et trottoirs : une priorité clairement exprimée
Selon l’enquête menée début avril auprès de plus de 1 000 personnes, 64 % des Français estiment prioritaire d’investir dans les routes nationales et départementales. Plus de la moitié d’entre eux (53 %) se déclarent même insatisfaits de la qualité et de l’entretien de ces voies, marquant une inquiétude grandissante pour la sécurité et la qualité du réseau.
Les trottoirs et voies piétonnes (61 %), ainsi que les lignes ferroviaires régionales (TER, Transilien, TGV – 56 %), arrivent également en tête des attentes en termes d’investissements.
À l’inverse, les autoroutes à péage et le transport fluvial de marchandises sont considérés comme moins prioritaires.
Péages autoroutiers : un modèle à étendre ?
Le sondage révèle aussi un soutien majoritaire (58 %) au financement des autoroutes par péages, plutôt que par l’impôt. De manière notable, près de 80 % des Français accepteraient que ces péages servent aussi à financer d’autres infrastructures, notamment ferroviaires.
Dans un contexte budgétaire tendu, 71 % des personnes interrogées se déclarent même favorables à l’utilisation des recettes des péages pour soutenir d’autres priorités nationales (réduction du déficit, retraites, éducation…).
Mobilités durables : des attentes fortes
Enfin, l’étude révèle une aspiration marquée pour des mobilités plus respectueuses de l’environnement :
- 85 % des Français souhaitent des infrastructures plus écologiques
- 52 % jugent prioritaire de développer le transport de marchandises par train
La moitié des sondés se déclare même prête à payer légèrement plus cher leurs achats si cela garantit un transport plus durable.
L’appel de l’AMF pour un modèle de financement plus équitable
Ces résultats confortent la position récemment défendue par l’AMF, qui dénonce un modèle de financement des infrastructures routières à bout de souffle.
Alors que l’État capte près de 90 % des recettes liées à l’utilisation de la route pour seulement 1 % du réseau géré, les collectivités locales – en particulier les communes et intercommunalités – peinent à entretenir plus de 700 000 kilomètres de voirie.
L’AMF propose de réorienter une part des recettes issues de la route vers les collectivités, pour leur permettre de poursuivre l’entretien et la modernisation d’un réseau crucial pour l’attractivité et la cohésion des territoires.
L’Association des Maires du Pas-de-Calais rappelle que l’entretien des infrastructures locales est un enjeu majeur pour la vitalité économique, la sécurité des usagers et la transition écologique. Il est indispensable que l’État et les collectivités travaillent ensemble à un financement plus juste et pérenne des mobilités, à la hauteur des attentes exprimées par les Français.